Vous aimez l’argentique mais vous trouvez que le développement en labo coûte cher ? Bonne nouvelle : le noir et blanc se développe facilement à la maison ! Comptez environ 100 € pour le matériel et seulement quelques heures de votre temps. En plus du plaisir de développer vous-même vos films s’ajoute donc un vrai avantage économique. Dans cet article, je vous donne toutes mes astuces pour vous lancer vous aussi dans le développement à domicile.
1- Le matériel de base
Avant de se lancer, il est important de bien s’équiper. N’hésitez pas à chercher du matériel d’occasion, il n’est pas rare de trouver de bonnes affaires !
- La cuve de développement : élément indispensable, souvent de la marque Jobo ou Paterson, que l’on trouve dans plusieurs formats selon le nombre de spires que vous souhaitez développer en une seule fournée.
- Les spires : 2 formats (le 135 et le 120).
- Des éprouvettes.
- Un bécher en plastique de 500 ml à 1L.
- Un thermomètre alcool ou numérique.
- Un extracteur de film ou un décapsuleur pour ouvrir la cartouche.
- Un agitateur, une spatule de cuisine en plastique fera très bien l’affaire.
- Des ciseaux pour couper le film.
- Un timer ou chronomètre du téléphone.
💡 Conseil : Des kits complets (Ilford + Paterson) existent pour débuter, mais il est souvent plus économique de constituer soi-même son matériel.

2- Les produits chimiques
Trois produits sont indispensables pour tout développement : un révélateur, un bain d’arrêt et un fixateur. Un agent mouillant peut s’ajouter en option.
- Révélateur : par exemple Ilford ID-11 (poudre à reconstituer, longue conservation), Ilford LC29 (liquide concentré), ou Rodinal (pour un rendu plus contrasté et granuleux). Mieux vaut commencer avec un seul révélateur et apprendre à bien le maîtriser avant d’expérimenter.
- Fixateur : Ilford Rapid Fixer. Rend l’image permanente et insensible à la lumière.
- Bain d’arrêt : vinaigre blanc. Stoppe immédiatement l’action du révélateur pour empêcher le sur-développement.
- Agent mouillant : Foma Fotonal, Ilford Ilfotol ou Kodak Photo-Flo pour éviter les traces de séchage sur le négatif.

3- Le chargement dans le noir, l’étape clé pour un développement noir et blanc réussi
Le chargement des spires doit se faire à l’abri complet de la lumière tant que le film n’a pas été développé. C’est l’étape la plus délicate à réaliser pour un débutant. Deux options :
- Option 1 : Charger le film dans une pièce totalement plongée dans le noir.
- Option 2 : Ou utiliser avec un manchon de chargement. Cette solution reste la plus pratique et sécurisée.
Certaines cuves, comme la Cuve de développement Lomo Daylight, permettent un chargement en plein jour.
🎞️ A lire : Mon guide pour numériser un film argentique

4- Le lavage en eau renouvelée.
L’étape du lavage élimine le fixateur de l’émulsion et du support. Afin d’économiser de l’eau, au lieu d’un jet continu, on procède par remplissages successifs de la cuve.
Recommandations Ilford :
- Remplir la cuve d’eau et retourner 5 fois → vider l’eau.
- Remplir à nouveau et retourner 10 fois → vider l’eau.
- Remplir à nouveau et retourner 20 fois → vider l’eau.
- Rinçage final : 60 s avec de l’agent mouillant.
En général, deux litres d’eau suffisent pour un lavage complet d’une cuve de 500 ml.
5- Le séchage
Pour sécher un film, deux méthodes principales existent :
- Technique “maison” : passer délicatement deux doigts propres et légèrement humidifiés le long du film pour éliminer l’excès d’eau.
- Technique “professionnelle” : utiliser une raclette souple, uniquement sur le côté support (face plastique) afin d’éviter d’endommager l’émulsion, beaucoup plus fragile.
Suspendez ensuite le film à l’aide de pinces à linge ou de pinces spécifiques, en veillant à ce que l’endroit soit propre, sec et à l’abri des poussières. Ajouter un petit poids au bas du film permet de limiter l’effet d’enroulement, aussi appelé curling.
En conditions normales, comptez 1 à 2 heures pour un séchage complet à température ambiante.

Et oui, développer un film noir et blanc à la maison est bien plus simple qu’il n’y paraît. Avec un peu de matériel, quelques produits bien choisis et les bons gestes, on obtient vite des résultats dignes d’un labo pro. Au-delà de l’économie, c’est surtout la satisfaction de maîtriser toute la chaîne, du déclenchement à l’image finale, qui fait la différence. Alors, à vos cuves, et laissez la magie du laboratoire argentique opérer !
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