Kodak a appliqué une nouvelle hausse du prix de ses films au mois de mars 2023. L’entreprise américaine affiche depuis quelques années maintenant des tarifs de plus en plus élevés sur ses pellicules couleur. Alors que la photographie argentique continue de gagner en popularité, le coût des images flambe lui aussi. 

Comment faire face à cette augmentation du prix des pellicules ? Pourquoi Kodak tire-t-elle ses prix à la hausse ? Découvrez les informations essentielles sur la tarification 2024, mais aussi les solutions concrètes pour shooter et économiser. 

Des tarifs de plus en plus élevés depuis 2020 

La nouvelle augmentation qui a eu lieu en 2023 n’avait rien d’une surprise. Depuis quelques années maintenant, la firme américaine ne cesse de changer ses tarifs. 

En 2020, l’entreprise annonçait une première augmentation du prix de ses films argentiques. La raison invoquée était celle d’une demande accrue des photographes pour les pellicules couleur. Ce regain d’intérêt avait alors nécessité une hausse des moyens de production. L’année suivante, des difficultés liées à leur fournisseur expliquaient une autre modification des prix. On enregistrait en 2022 un nouveau bond de 20 % sur les gammes professionnelle et grand public. Kodak mentionnait le coût conséquent des matières premières et des problèmes persistants suite à la crise sanitaire. La pénurie de films couleur pendant la période estivale 2022 témoignait de ces difficultés. Malgré un regain de production, la situation n’est pas encore tout à fait réglée et de nombreuses émulsions restent manquantes.

Ce que l’on sait sur la dernière hausse des prix

Les films Ultramax et Gold n’ont pas subi une trop forte augmentation. Kodak a tout intérêt à garder ces produits abordables puisqu’ils sont largement utilisés par le grand public. Le prix de la Kodak Color s’est cependant s’aligné sur celui de la Kodak Gold. L’entreprise américaine a annoncé qu’il y aurait encore moins d’offres promotionnelles sur l’acquisition d’un pack. Alors qu’il était assez économique d’acheter des lots de cinq films argentiques, cette tendance pourrait de plus en plus s’inverser. 

Il fallait débourser 32 € pour une boîte de Kodak Portra 400 en format 120 en 2017. Ce produit valait 65 € deux ans plus tard. Les chiffres restent sans équivoque : en cinq ans, le prix a tout simplement doublé. Si l’on considère maintenant les annonces faites en 2023, il faut alors appliquer en moyenne 15 % d’augmentation. La boîte de cinq rouleaux est donc vendue à 80 €, soit 16 € par film. Si on ajoute à cela les 7 € de développement, le coût total d’une pellicule s’élève à 23 € en 2024, soit presque 2 € pour une image.

Les arguments pour expliquer l’augmentation du prix des pellicules

Kodak donne deux arguments liés au développement de sa production pour justifier cette hausse de tarifs appliquée dès le 1er mars 2023. D’abord, la firme américaine investirait de manière conséquente dans l’achat et le fonctionnement des machines permettant la création des films argentiques. Avec cet accroissement de la production, un recrutement considérable de personnel aurait donc été effectué. Le prix de vente doit s’aligner aux coûts de fabrication pour pallier ces dépenses importantes. 

Il est aussi intéressant de noter que depuis l’arrêt de la production de la Fuji 400 ProH, Kodak est maintenant l’unique entreprise à proposer des films couleur. À cette absence de concurrence s’ajoute la forte dépendance de sociétés comme Lomography ou CineStill. La conception de pellicules couleur reste très complexe, elle demande un vrai savoir-faire. Il est donc impossible pour des compagnies moins importantes de se lancer sur le marché sans de telles compétences.

Quelques idées pour shooter sans se ruiner

Pour ne pas trop souffrir de cette augmentation des prix, plusieurs solutions peuvent s’envisager. Que ce soit en changeant de matériel ou en faisant évoluer sa pratique, voici quelques idées pour faire de la photographie argentique tout en limitant les coûts : 

• Utiliser le format 135 qui permet de réaliser 36 poses, contre 12 poses pour le moyen format 6×6.
• Se tourner vers le demi-format, encore plus économique avec ses 72 poses par pellicule.
• Explorer le noir et blanc qui coûte deux fois moins cher.
• Faire du stock en quantité raisonnable sur les films que l’on apprécie le plus.
• Prendre un Polaroïd pour prévisualiser sa photo et travailler son cadre.
• Profiter des multiples possibilités qu’offre le numérique pour élargir sa pratique.
• Shooter moins, mais shooter mieux en apportant un soin particulier à chaque image.
•  Acheter sur des sites d’occasion, tels que eBay ou Leboncoin.

De bonnes nouvelles se cachent aussi derrière cette augmentation. Dans un premier temps, Kodak a nettement accru sa capacité de production. On peut ainsi imaginer que cela a permis d’éviter les pénuries ou les ruptures de pellicules  couleur (comme la KODAK Pro Image 100). Des films disparus pourraient également réapparaître sur le marché. Une bonne nouvelle donc pour la communauté de photographie argentique.

Une telle relance de la fabrication pour les pellicules couleur montre encore que Kodak continue d’investir dans l’argentique. Malgré son coût conséquent, il est essentiel de faire vivre cette pratique photographique. C’est ce que l’entreprise américaine semble prête à faire et voilà aussi pourquoi il reste important de la soutenir. 

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