S’il y a bien une chose qui donne à une image tout son charme, c’est le grain. Qu’il soit visible ou fin, il s’agit d’une des caractéristiques principales de la photographie argentique. À l’opposé du numérique qui promet une extrême netteté, le grain offre au cliché une âme singulière. Sa maîtrise demeure complexe, mais peut aussi transformer une image et la rendre plus authentique. Aujourd’hui je vous propose de revenir en détail sur ce sujet pour tout connaître du grain en argentique.
Qu’est-ce que le grain ?
Le grain est à l’argentique ce que le bruit est au numérique et il ne faut pas confondre les deux. Je vous propose de commencer par un point technique pour rappeler ce qui les différencie.
Le grain
Une image argentique est fabriquée à partir de cristaux d’halogénures d’argent. Une fois développés, ces cristaux vont s’agréger et donner un grain au cliché. Plus ces agrégats sont gros, plus le grain sera visible. La structure granuleuse de l’image n’est pas homogène, les cristaux se séparant sur le film de manière aléatoire. C’est d’ailleurs ce qui le distingue des pixels d’un capteur, répartis en lignes et colonnes. Cette différence confère un charme singulier aux images et permet une grande liberté artistique.
Le bruit
Provoqué par le capteur numérique, le bruit correspond à la perte de qualité d’une image. Il est souvent visible dans les images prises dans des conditions de faible luminosité ou avec des paramètres de sensibilité ISO élevés.
La forme du grain
L’exposition et la densité sont deux critères qui influencent la régularité du grain en argentique. Son aspect diffère selon plusieurs conditions : type de film utilisé, révélateur choisi, ou encore la température des bains. Autant de variables qui donnent à l’argentique son rendu unique, mais parfois imprévisible !
Le grain tabulaire
Dans les années 90, Kodak a affiné la qualité de ses pellicules et utilise depuis des grains appelés T ou tabulaires. Extra plats, ils offrent une surface sensible très importante pour une faible masse d’argent. Une fois développé, le grain de l’image est fin. C’est le cas de deux films que j’utilise régulièrement : le Tmax ou de l’Ilford Delta.
Le grain classique
Par comparaison, le grain de la Tri-X qui est un film plus ancien, reste un peu plus grossier. Cette distinction offre un aspect visuel plus marqué. Je préfère le grain des vieux films, plus visible. Cette présence donne une personnalité à l’image, la différenciant clairement du rendu numérique.
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La mesure du grain en argentique
La taille du grain possède sa propre unité de mesure que l’on appelle le RMS pour « Root Mean Square ». Cette information se trouve généralement dans la notice du film argentique que vous utilisez. Dans ce tableau, j’ai listé les pellicules présentes sur le marché selon la taille de leur grain.
| FILMS | RMS |
| FUJI ACROS 100 | 7 |
| KODAK TMAX 100 | 8 |
| ROLLEI RETRO 80 S | 9 |
| KODAK TMAX 400 | 11 |
| KODAK TRI-X 400 | 17 |
| KODAK TMAX 3200 | 18 |
| ROLLEI RETRO 400 S | 25 |
L’ajout de grain sur Lightroom
Comment ne pas parler du grain sans mentionner la possibilité d’en ajouter grâce à Lightroom ? Cette fonction, de plus en plus utilisée, reproduit au maximum l’aspect argentique. Son charme irrésistible permet de rompre le côté trop net ou lisse d’une photographie numérique. Il accorde aussi, de manière artificielle, un style plus authentique au cliché.
Voici une manipulation simple à faire sur Lightroom si vous souhaitez apporter du grain à votre image numérique :
1- Descendez au niveau de la section « grain »
2- Modifiez la quantité de l’effet avec le curseur « grain »
3- Augmentez la taille ou changez la forme du grain avec le curseur cassure. Une valeur faible donne un grain uniforme alors qu’une unité élevée offre un grain plus irrégulier.
Le grain argentique n’a maintenant plus de secrets pour vous. Ce paramètre indissociable de la photographie argentique continue d’attirer de nombreux photographes. En jouant avec lui, c’est toute la créativité qui est décuplée. Le monde du numérique revient en arrière et utilise lui aussi ce procédé. Cependant, je reste persuadé que rien ne vaut le grain d’un bon film argentique !
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