C’est bien connu, les rayons X et les pellicules ne font pas bon ménage. Hantise de nombreux photographes en vadrouille, les contrôles de sécurité peuvent endommager le film argentique. Ces scanners laissent un voile sur une pellicule non développée, abîmant définitivement votre image.

Tandis que la plupart des équipements à rayons X utilisaient un très faible niveau de radiation, ne causant que peu de dommages, de nouveaux scanners ont fait leur apparition. Plus puissants, ces appareils dégradent les films argentiques dès le premier passage. Ainsi, comment préserver ses pellicules des rayons X lorsque l’on prend l’avion ? Je vous dis tout.

Une technologie en pleine expansion dans les aéroports

Les CT (Computed Tomography) scanners apparaissent dans de plus en plus d’aéroports. Cette nouvelle génération d’appareils utilise la même technologie que l’imagerie médicale. Pour les équipes de sécurité, ces machines sont très pratiques puisque l’image obtenue est en 3D. Les scanners employés jusqu’à maintenant ne produisaient qu’une vue en 2D, avec les rayons X classiques. Cette avancée technologique a de nombreux avantages : 

  • De meilleures performances avec plus de détails et une vue 3D.
  • Un contrôle des bagages plus efficace et rapide.
  • Une levée de la limite des 100 ml pour les liquides.

Les CT scanners ont cependant un inconvénient certain pour les photographes argentiques puisqu’ils endommagent fortement les pellicules. En effet, ces machines produisent un niveau de radiation plus élevé que ceux générés par les scanners à rayons X conventionnels. Cette technologie, déjà très fréquente aux États-Unis, arrive progressivement en Europe.

Voici une liste (non officielle) des aéroports possédant un CT scanner :

  • Londres Heathrow.
  • Birmingham.
  • Irlande Schipol.
  • Amsterdam.
  • Eindhoven.
  • Munich.
  • Genève.
  • Rome.

L’Espagne est en train de s’équiper, même chose pour Genève. Qu’en est-il des aéroports parisiens ? Des tests sont toujours en cours pour l’instant, notamment à Orly. Le directeur général du groupe Aéroports de Paris annonçait y réfléchir sérieusement en vue des Jeux olympiques de 2024.

CT scanner

Les effets sur les films argentiques

En 2020, Kodak précise avoir réalisé des tests avec ces scanners 3D, sur un lot de pellicules Portra 400, dans l’aéroport J. F. Kennedy de New York. Les résultats restent sans équivoque : « un seul passage suffit pour voir apparaître un voile sombre et une perte de détails dans les ombres », indique l’entreprise américaine.

Concrètement, les rayons X peuvent modifier le grain et faire apparaître un voile coloré sur le négatif. L’arrivée de ces artefacts intervient de manière irrégulière et son orientation dépend de la position du film argentique au moment du passage dans le scanner. Cette surexposition se retrouve donc sur toutes les images d’un même rouleau et atteint parfois 1,5 cm de largeur. Que ce soit lors du tirage ou de la numérisation, ce voile épais ne peut être corrigé. 

📷 Vous voulez connaître les bons plans pour acheter votre matériel argentique ? Découvrez ma formation spécialement créée pour les photographes débutants.

Des solutions pour prendre l’avion avec ses pellicules

De nombreuses alternatives existent pour protéger ses films argentiques lors d’un voyage aérien : 

  • Prendre systématiquement ses pellicules dans son bagage à main, les rayons X utilisés sur les valises en soute étant beaucoup plus puissants. 
  • Demander à un agent de sécurité de ne pas passer les films sous les scanners. Si cela est possible, les placer dans un sachet transparent qui sera vérifié manuellement.
  • Envoyer ses pellicules depuis son lieu de séjour jusqu’à son domicile.
  • Les faire développer avant le départ.

Ces conseils sont toujours valables pour protéger vos pellicules et prévenir toutes altérations de vos clichés. Malheureusement, les fabricants de films ne peuvent pas faire grand-chose face à ces difficultés, si ce n’est informer les agences de sécurité aériennes. 

La meilleure solution reste pour moi le contrôle manuel. Je vous recommande d’arriver en avance, de tout placer dans un sac congélation avant de demander gentiment s’il est possible d’effectuer une vérification manuelle. KODAK a également mis à disposition une étiquette que vous pourrez glisser dans votre sachet. 

Si certains aéroports refusent le contrôle manuel, n’ayez crainte. Les scanners conventionnels n’auront quasiment aucun impact, sauf sur les pellicules de plus de 1600 iso. J’ai pu prendre l’avion de nombreuses fois avec mes films argentiques et dans la très grande majorité des cas, les agents de sécurité ont été compréhensifs. Alors, glissez un appareil photo dans votre sac et immortalisez votre périple en toute sérénité !

✈️ Pour continuer à parler voyage, découvrez les photographies de mon séjour à New York.

Pont de Manhattan

Sources :